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AccueilLibrairie / RecensionsDate de recension2005

Wasser im Barock, Mainz : von Zabern (Geschichte der Wasserversorgung, 6), 2004, 178 p., 206 ill. dont 129 en coul., 45 €.
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Texte intégral

1On sait le rôle que jouent, outre-Rhin, les économistes dans le domaine de l’histoire économique, les théologiens en histoire religieuse ou les médecins en histoire de la médecine – pour ne citer que quelques exemples qui ont pu, au sein des recherches menées par les historiens-tout-court, engendrer d’importantes friches. Il faut y ajouter aussi l’histoire des techniques, en bonne partie animée par des ingénieurs de formation. La collection « histoire de l’approvisionnement en eau », qui en est à son sixième volume (les précédents furent consacrés à la Rome impériale, aux villes antiques puis médiévales, à la Renaissance, à la Terre Sainte), en offre une bonne illustration. Les auteurs de ce livre (A. BAUR pour l’essentiel, mais aussi K. GREWE, W. MÜLLER et H. ROSCHER) furent des praticiens de l’eau domestiquée avant d’en être les historiens. Sans négliger totalement les contextes politiques et sociaux de l’usage de l’eau, leurs contributions se signalent donc avant tout par la précision des indications techniques et par la qualité des illustrations (photographies, mais aussi plans des jardins, schéma des adductions, gravures représentant les machines de pompage ou de compression).

2Comment faire jaillir l’eau et en ordonner les mouvements là où l’utilité, la grâce et la munificence l’exigent ? Une vingtaine de fontaines baroques, une trentaine de jeux d’eaux animant les jardins de palais des XVIIe et XVIIIe s. montrent la variété des réponses apportées par des ingénieurs jonglant entre les contraintes du terrain, les caprices du climat et les exigences de leurs commanditaires. Les grandes fontaines urbaines de Rome ou d’Allemagne sont citées, ainsi que les plus beaux ensembles d’eaux vives : Versailles, bien sûr, pour lequel la machine de Marly (fort bien présentée) construite de 1681 à 1685 élève l’eau de la Seine de 163 mètres, fournissant aux épigones un modèle admiré, mais aussi le palais de Peterhof, près Saint-Petersbourg, les eaux bavaroises de Nymphenburg, le bien nommé, ou encore le tour de force de Caserte, palais des rois de Naples pour lequel un canal de plus de 30 kilomètres et un imposant aqueduc furent achevés en 1762, et encore Schwetzingen, La Granja en Espagne, Wilhelmshöhe, près de Kassel, et son immense cascade. Les études les plus précises concernent pourtant des lieux moins connus : la pompe du Jesinger Tor à Kirchheim unter Teck (1660) et l’adduction d’eau des jardins du château de Seehof, résidence des princes-évêques de Bamberg.

3Le français Dézailler d’Argenville avait fourni en 1709 une somme sur cet art des jardins et ces prouesses techniques étonnent d’autant plus qu’elles sont animées principalement... par l’eau elle-même (moulins) : Fischer von Erlach put bien mettre en œuvre une des premières « pompes à feu » au palais Schwarzenberg (Vienne, vers 1720), elle resta une curiosité et Frédéric II, qui voulut l’imiter, essuya bien des déboires avant que l’eau, enfin, se meuve à Sans-Souci.

4Christophe DUHAMELLE (MHFA)

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Pour citer cet article

Référence électronique

Christophe Duhamelle, «  », Revue de l'IFHA [En ligne], Date de recension, mis en ligne le 01 janvier 2005, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/ifha/891 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ifha.891

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