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2005

ZAJIC, Andreas, « Zu ewiger Gedächtnis aufgericht ». Grabdenkmäler als Quelle für Memoria und Repräsentation von Adel und Bürgertum im Spätmittelalter und in der Frühen Neuzeit. Das Beispiel Niederösterreichs

Olivier Richard
Andreas ZAJIC, « Zu ewiger Gedächtnis aufgericht ». Grabdenkmäler als Quelle für Memoria und Repräsentation von Adel und Bürgertum im Spätmittelalter und in der Frühen Neuzeit. Das Beispiel Niederösterreichs, Wien/ München : Oldenbourg (Mitteilungen des Instituts für Österreichische Geschichtsforschung, Ergänzungsband 45), 2004, 404 p., 14 ill., 49,80 €.
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Texte intégral

1L’art funéraire fait l’objet d’un intérêt accru depuis plusieurs décennies, qui se déploie dans des directions différentes. Pendant qu’en histoire de l’art, l’accent est mis sur l’analyse formelle des monuments mais aussi sur des éléments liturgiques, les historiens – dans l’espace germanique – s’intéressent plus à la célébration du souvenir du défunt et à l’affirmation de l’appartenance à un groupe (social, religieux, etc.) que les sépultures donnent à voir. L’ouvrage d’A.Z. se range dans la deuxième catégorie, même si l’auteur se livre aussi à des descriptions formelles parfois poussées. Il entend étudier la signification des sépultures et des épitaphes pour la constitution et la diffusion d’une conscience de soi noble, mais aussi bourgeoise, en Basse-Autriche, à la fin du Moyen Âge et à l’époque moderne.

2Le livre, issu d’une thèse de doctorat de l’université de Vienne, fait partie d’un projet plus vaste d’étude des inscriptions médiévales de Basse-Autriche. L’objectif de l’auteur est de montrer la fécondité de méthodes et approches différentes dans l’étude des monuments funéraires, en assumant totalement le fait qu’il ne produit pas ici un produit fini, mais un manuel, un mode d’emploi pour des recherches ultérieures. S’agissant d’une thèse, ce parti pris est déconcertant. Il se reflète dans les deux premières parties, consacrées à l’importance du tombeau dans le souvenir des morts et aux lieux de l’élection de sépulture, dans une tendance à l’impressionnisme et à l’accumulation d’exemples choisis pêle-mêle du XIIIe au XVIIIe s., juxtaposés sans égard à leur date ou à la position sociale des défunts, comme si aucune évolution notable n’était intervenue durant ces six siècles ; les nombreuses références et idées produites ne manquent cependant pas d’intérêt.

3Les deux dernières parties, qui portent sur les formes des sépultures et les inscriptions funéraires sont tout à fait probantes ; A.Z. y analyse véritablement son corpus et fournit aussi bien chiffres qu’hypothèses. Il montre ainsi que l’idée généralement admise que les citations bibliques sur les épitaphes étaient typiques des protestants, alors que les images revenaient aux catholiques, est largement fausse, et que les différences confessionnelles sont beaucoup moins marquées que cela, l’ensemble de la population (ou des artistes ?) recourant à un fonds textuel et iconographique sinon commun, en tout cas confessionnellement indifférencié. La division entre clergé (ou encadrement pastoral, chez les protestants) et laïcs est bien plus pertinente.

4On regrettera l’absence d’une véritable réflexion sur les différences ou les ressemblances des sépultures nobles et bourgeoises, sauf dans la partie consacrée aux titulatures. L’auteur donne cependant une clé d’interprétation en indiquant en conclusion que la forme des sépultures comme les inscriptions qui y figuraient avaient plus pour but d’affirmer l’intégration du défunt dans un groupe ou Stand donné que de le distinguer des représentants d’autres groupes sociaux.

5Si le lecteur accepte le parti pris assumé d’une thèse sans thèse, il appréciera ce livre pionnier. L’index des personnes et des lieux permet de retrouver facilement les riches informations et les très nombreuses citations de sources : l’ouvrage sera très utile pour qui travaille sur la noblesse autrichienne. Pour finir, un carton jaune : il est dommage que, sur un tel sujet, les exigences éditoriales aient tellement limité le nombre d’illustrations.

6Olivier RICHARD (MHFA)

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Pour citer cet article

Référence électronique

Olivier Richard, « ZAJIC, Andreas, « Zu ewiger Gedächtnis aufgericht ». Grabdenkmäler als Quelle für Memoria und Repräsentation von Adel und Bürgertum im Spätmittelalter und in der Frühen Neuzeit. Das Beispiel Niederösterreichs », Revue de l'IFHA [En ligne], Date de recension, mis en ligne le 01 janvier 2005, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/ifha/859 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ifha.859

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