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2006

IRMSCHER, Günter, Das Kölner Goldschmiedehandwerk 1550-1800, Eine Sozial- und Werkgeschichte

Vincent Demont
Günter IRMSCHER, Das Kölner Goldschmiedehandwerk 1550-1800, Eine Sozial- und Werkgeschichte, Regensburg : Schnell & Steiner (Sigurd Greven-Studien, 5), 2005, 2 vol., 807 p., 824 ill., 96 €.
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Texte intégral

1Deux regards voisinent dans cette somme sur les orfèvres de Cologne : celui de l’historien de l’art qu’est, par formation et par goût, G.I., et celui, auquel il s’essaye, du chercheur en histoire économique et sociale. Compte tenu des lacunes de l’historiographie locale en la matière, c’est presque œuvre d’explorateur que fait ici l’auteur – et l’on ne peut que le féliciter de livrer non les seuls résultats, mais également, par la reproduction de nombreuses sources, les jalons de son parcours : une illustration somptueuse (pour l’essentiel des reproductions des pièces d’orfèvreries conservées), mais également de nombreux textes (protocoles du conseil, décisions judiciaires, règlements successifs de la corporation, aperçus d’inventaires ou de comptes d’orfèvres) sont joints à l’ouvrage, ou abondamment cités en notes.

2Le livre, s’ouvrant sur l’étude de l’organisation du métier d’orfèvre, puis de sa pratique individuelle, conduit peu à peu à l’examen des objets eux-mêmes. C’est une corporation sur la défensive, conservatrice presque (au contraire de sa concurrente d’Augsbourg) qui est ici dépeinte : refusant collaborations avec les métiers voisins ou nouveaux procédés techniques, rétive à faire voyager ses apprentis, hostile aux artisans de passage ou établis en marge de la ville, elle participe sans doute de la perte par celle-ci de la position dominante qu’elle occupait sur la scène européenne du Moyen Âge. Au niveau individuel – pour autant que les sources, règlementaires ou judiciaires, permettent de saisir la réalité des pratiques – le métier, des difficultés de l’approvisionnement à celles de la vente, en passant par la recherche de modèles adéquats, la complexification des tâches, et la nécessité de l’itinérance, paraît dominé par la problématique d’une spécialisation qui, à Cologne, reste en 1800 inachevée. L’étude des œuvres style par style, type d’objet par type d’objet (distinguant en particulier art profane et art sacré), et appuyée par le volume d’illustrations, montre, plus encore que la succession des influences – gothique tardif et renaissance, baroque sous ses différentes formes, rocaille et néo-classicisme – leur fréquente concomitance.

3Ce sont donc plus de deux siècles d’économie qui sont ici présentés sous une forme agréable et, grâce à un plan clair et à un index des noms, très maniable. Ce livre, hormis l’intérêt spécifique qu’il peut susciter, est de ceux que tout lecteur raisonnablement intéressé peut feuilleter avec bonheur – et, compte tenu de la qualité du travail, sans doute avec profit.

4Vincent DEMONT (MHFA)

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Pour citer cet article

Référence électronique

Vincent Demont, « IRMSCHER, Günter, Das Kölner Goldschmiedehandwerk 1550-1800, Eine Sozial- und Werkgeschichte », Revue de l'IFHA [En ligne], Date de recension, mis en ligne le 01 janvier 2006, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/ifha/743 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ifha.743

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Auteur

Vincent Demont

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Droits d’auteur

CC-BY-4.0

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