BREDEKAMP, Horst, Florentiner Fußball. Die Renaissance der Spiele
Texte intégral
1Hasard ou non, cette refonte, parue une première fois en 2001, d’un livre sur le calcio florentin publié en 1993, vient d’être rééditée en avril 2006, en pleine « fièvre footballistique », l’Allemagne s’apprêtant alors à accueillir la XVIIIe Coupe du Monde de ce sport. Qu’on ne s’y trompe cependant pas, ce petit volume (145 pages de texte) n’a rien d’un compagnon de l’album Panini, mais représente bel et bien un joli ouvrage scientifique sur le calcio.
2L’auteur, professeur d’histoire de l’art à l’université Humboldt de Berlin, fonde ses démonstrations sur l’analyse d’œuvres d’art, en particulier de gravures représentant des matches de ce jeu dont les plus anciens témoignages remontent aux années 1460-1470. H.B. présente d’abord les règles du jeu et ses coulisses. Le calcio florentin n’est pas vraiment un précurseur du sport planétaire moderne, même s’il porte le même nom en italien. Deux équipes d’environ 22 joueurs (15 attaquants, quatre milieux, trois défenseurs) s’affrontaient, frappant le ballon – et les adversaires – avec les poings autant que les pieds, dans un jeu tenant autant du rugby ou du football américain que de notre football. Le match lui-même ne représentait qu’une partie de l’événement, les cérémonies l’entourant, choix des joueurs, mise en place des équipes, revêtant une importance au moins équivalente. La deuxième partie du livre insiste sur la fonction de mise en scène du pouvoir dévolue au calcio. Le jeu se transforme, passant de la manifestation de fête de quartier à la célébration de la gloire de la ville et des Médicis. C’est que le calcio était une activité réservée à l’aristocratie de la ville. La troisième partie tourne autour de cette fonction de formation de la noblesse. Le calcio devait entraîner le courage et la robustesse physique des jeunes gens. Il n’était cependant pas seulement exercice paramilitaire, mais aussi marque de la distinction de la noblesse : les vêtements luxueux des joueurs, les mets fins offerts lors des matches de gala le prouvaient autant que leur cœur à défendre leur en-but. Enfin, la dernière partie expose comment le calcio servait de soupape aux agitations et aux mécontentements du peuple qui y assistait comme spectateur – ce n’est pas du tout un hasard si la période la plus intense de pratique de ce jeu était celle du carnaval.
3Ce petit essai, accompagné d’annexes utiles (notamment une chronologie et un index), pourrait être plus court encore et aurait pu se réduire à un gros article. L’auteur a choisi de faire circuler le ballon ; la multiplication des passes latérales ne fait pas remporter la partie, mais elle rend le spectacle agréable.
4Olivier RICHARD (Université Marc-Bloch – Strasbourg II)
Pour citer cet article
Référence électronique
Olivier Richard, « BREDEKAMP, Horst, Florentiner Fußball. Die Renaissance der Spiele », Revue de l'IFHA [En ligne], Date de recension, mis en ligne le 01 janvier 2006, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/ifha/734 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ifha.734
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page