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2011

Zwanzig, Christofer, Gründungsmythen fränkischer Klöster im Früh- und Hochmittelalter

Charles Mériaux
Christofer Zwanzig, Gründungsmythen fränkischer Klöster im Früh- und Hochmittelalter, Stuttgart : Steiner (Beiträge zur Hagiographie, 9), 2010, 539 p., 10 ill., 74 €.
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Texte intégral

1Dans le cadre d’une thèse de doctorat préparée à l’université d’Erlangen sous la direction du Professeur Klaus Herbers et soutenue en 2008, C.Z. a étudié les récits de fondation de quatre monastères franconiens (Heidenheim, Solnohfen, Ansbach et Kitzingen) composés entre le VIIIe et le XIIe siècle. Fondé en 751/752 par des Anglo-Saxons, les frères Wynnebald et Willebald, qui appartenaient au cercle des compagnons de saint Boniface, Heidenheim était à l’origine un monastère double, masculin et féminin, où s’illustrèrent dans la seconde moitié du VIIIe siècle l’abbesse Walburgis (sœur des précédents) et une autre parente, la moniale Hugeburc qui composa la Vie de Wynnebald. Tous ces personnages furent très vite considérés comme saints et l’on conserve donc à leur sujet de riches dossiers hagiographiques, régulièrement réécrits et mis à jour. Les trois autres monastères ne peuvent se réclamer d’une origine aussi prestigieuse ; leur fondation est toutefois présentée dans les Vies de saint Sola (Solnhofen), saint Gumbert (Ansbach) et sainte Hadeloga (Kitzingen). Si les textes hagiographiques forment l’essentiel de la documentation réunie par C.Z., ce dernier n’a cependant pas hésité à élargir considérablement son corpus aux autres sources, diplomatiques, narratives, épistolaires ou encore liturgiques. Comme l’indique le titre de l’ouvrage, le propos de l’auteur n’est pas tant d’écrire une nouvelle histoire de ces monastères franconiens que de dégager les différentes représentations et interprétations qu’ils développèrent à propos de leurs origines. Ce faisant, C.Z. se situe à la confluence de deux courants historiographiques : l’un, plus ancien, sur les représentations du passé dans l’historiographie monastique ; l’autre, plus récent, sur les processus de réécriture des textes hagiographiques. Le plan d’ensemble se suit aisément car l’auteur identifie trois moments. Aux VIII-IXe siècles, les récits de fondation participent à la définition d’une géographie sacrée de la Franconie au sein de laquelle les quatre monastères cherchent à trouver leur place. Rappelons en effet que, dans la région, une quarantaine d’établissements furent fondés à partir des années 720 dans le sillage de la mission bonifatienne. Écrire répondait à un double objectif : s’inscrire dans une histoire commune, tout en entretenant une mémoire singulière, ne serait-ce que pour se distinguer de l’influence historiographique écrasante acquise par Fulda au IXe siècle. Tel n’est plus le propos des textes composés par la suite, aux Xe-XIe siècles, au sein de l’Église impériale. C.Z. constate que les auteurs cherchent davantage à mettre en scène dans le passé un équilibre idéal entre l’influence de l’aristocratie laïque, la tutelle de l’épiscopat et les exigences propres de la vie monastique. Quant aux récits composés au XIIe siècle, ils portent la marque du contexte réformateur et s’interrogent en filigrane sur les règles primitives. En définitive, à partir de quatre exemples, jamais détachés de leur contexte franconien, le livre propose une étude très réussie des transformations de la mémoire monastique, principalement hagiographique, et cette approche, très actuelle, est servie par une remarquable maîtrise des sources.

2Charles Mériaux (université Lille-Nord-de-France, UMR 8529 IRHiS)

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Pour citer cet article

Référence électronique

Charles Mériaux, « Zwanzig, Christofer, Gründungsmythen fränkischer Klöster im Früh- und Hochmittelalter », Revue de l'IFHA [En ligne], Date de recension, mis en ligne le 01 janvier 2011, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/ifha/6625 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ifha.6625

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Auteur

Charles Mériaux

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CC-BY-4.0

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