ROSSEAUX, Ulrich, Städte in der Frühen Neuzeit
Texte intégral
1De prime abord, ce manuel consacré – bien que son titre n’en fasse pas mention explicite – exclusivement aux villes allemandes, ne semble pas venir combler de lacune : il existe déjà, sur ce sujet, deux synthèses rédigées par K. Gerteis (1986) et H. Schilling (1993). Mais la première est déjà ancienne, et le caractère très historiographique de la seconde en fait une référence plus qu’une introduction. ÉÉcrite d’un ton clair, précis, simple sans être simpliste, cette présentation sera donc celle que, plus que tout autre, on conseillera au lecteur novice ou pressé. La bibliographie réduite à l’essentiel, l’absence de notes, suffisent d’ailleurs à caractériser le public visé par l’ouvrage et la collection.
2Dans les limites du genre, l’ouvrage montre, en plus d’une solide charpente, une réelle habileté. Aperçus démographiques et typologie urbaine montrent, outre les traits généraux du fait urbain de l’époque moderne, les spécificités de l’espace germanique – une forte instabilité, les villes croissant ou déclinant, et une très grande diversité des fonctions, des villes de résidence aux villes de réfugiés, aux villes fortes ou aux cités idéales, en passant par les fort nombreuses villes universitaires. Les aspects économiques, sociaux et politiques de l’histoire urbaine, sans être passés sous silence, sont réduits à la portion congrue. Le fait religieux, de la Réforme aux compromis pluriconfessionnels observés dans plusieurs villes, est plus détaillé, et permet là encore à un lecteur français de mesurer la singularité de l’espace germanique. Les deux derniers chapitres, consacrés à la topographie et à l’écologie urbaine puis à une forme d’histoire du quotidien faisant la part belle à des interrogations presque ethnologiques sur le vêtement ou la culture festive, font eux état à la fois de développement récents de la recherche et des goûts personnels de l’auteur, qui vient d’habiliter sur les espaces de repos, de distractions ou de plaisirs de la Dresde de l’époque moderne. Mais c’est dans le détail que la lecture gagne en agrément : rendue vivante par la dilection d’U.R. pour les récits de voyage, elle est aussi enrichie par diverses touches historiographiques, telles ces notations sur le rôle des femmes dans la société urbaine.
3On ne saurait encore parler, dans le paysage historiographique allemand, d’une multiplication exagérée de manuels – tout au plus d’une légitime diversité de synthèses ; celle-ci témoigne de plus à la fois de la vigueur d’un champ de recherche et de son institutionnalisation dans l’enseignement. La parution de ce petit opus sans prétention autre que d’être pratique, agréable mais aussi exact, et qui remplit fort bien sa tâche, est donc à tout prendre une bonne nouvelle.
4Vincent DEMONT (Lycée Honoré-de-Balzac, Mitry-Mory)
Pour citer cet article
Référence électronique
Vincent Demont, « ROSSEAUX, Ulrich, Städte in der Frühen Neuzeit », Revue de l'IFHA [En ligne], Date de recension, mis en ligne le 01 janvier 2007, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/ifha/615 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ifha.615
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page