MÄRTL, Claudia, Die 101 wichtigsten Fragen : Mittelalter
Texte intégral
1Le catalogue de la petite collection « Beck’sche Reihe » de l’éditeur munichois comporte de nombreuses introductions, de 100 à 150 pages environ, à des sujets relevant de disciplines très diverses. Ce volume en propose une sur l’histoire du Moyen Âge, sous la forme de 101 questions-réponses. Il a été rédigé par C.M., professeure d’histoire médiévale à Munich, avec un groupe de ses étudiants. On le comprend, l’objectif pédagogique est au centre de cette entreprise.
2Son idée générale est de jeter une autre lumière sur le Moyen Âge, pour le sortir de l’obscurité où il a été mis (cf. la question « Quelle était l’obscurité du Moyen Âge ? », p. 12), en dirigeant le projecteur surtout, mais pas exclusivement, sur l’Europe centrale. Pour cela, C.M. a rassemblé ses questions en thèmes : société et droit, formes d’organisation politique, religion, histoire événementielle, économie et techniques, conditions de vie, savoir et sciences, littérature et arts.
3Les questions visent souvent à battre en brèche des idées reçues : « Qui croyait que la Terre est un disque ? » : personne. Mais un grand effort est fait pour éviter la posture magistrale. Si quelques grands problèmes classiques sont abordés frontalement (« Qu’est-ce que la scolastique ? », « Comment apparut la chevalerie ? »), ils le sont plus fréquemment par le biais de questions apparemment plus anecdotiques : « Qui a inventé la poudre ? », ainsi, permet d’évoquer les relations entre l’Orient et l’Occident et les techniques militaires. Ce parti pris pédagogique s’accompagne d’une réflexion constante sur les sources, sur l’historiographie ou les media ayant construit l’image actuelle du Moyen Âge (référence au Nom de la Rose d’Umberto Eco, p. 124, par exemple, ou aux films montrant un Moyen Âge soit très propret, soit trop sale, p. 97), ou encore sur les méthodes du médiéviste d’aujourd’hui. Les réflexions proposées suggèrent souvent que l’on donne de mauvaises réponses aux questions sur le Moyen Âge parce que celles-ci sont mal posées, comme « Quelle position les artistes occupaient-ils dans la société ? » (p. 117-118), puisque la notion d’artiste ne naît qu’aux XVIIIe-XIXe s.
4La recherche d’information est facilitée par la présence d’une chronologie, d’index (personnes, lieux, notions) et d’une courte bibliographie – mais on ne peut pas ne pas regretter l’absence d’indications bibliographiques après chaque question, même si on imagine bien ses raisons.
5On le voit, ce petit livre est une excellente introduction, informative et invitant à la réflexion toute personne intéressée par le Moyen Âge, mais aussi les étudiants en histoire. Insistons enfin sur un usage possible de l’ouvrage : ces 101 questions sont parfaitement adaptées pour être étudiées dans le cadre des cours de langue spécialisée qui se multiplient dans les U.F.R. d’histoire : en plus de constituer de véritables textes historiques très stimulants, elles ont les dimensions idéales, environ une page par question-réponse, et, tout en initiant au vocabulaire historique allemand, sont de langue aisée, car tout jargon a été soigneusement évité pour rendre le livre accessible au grand public.
6Olivier RICHARD (Université Marc Bloch – Strasbourg II)
Pour citer cet article
Référence électronique
Olivier Richard, « MÄRTL, Claudia, Die 101 wichtigsten Fragen : Mittelalter », Revue de l'IFHA [En ligne], Date de recension, mis en ligne le 01 janvier 2007, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/ifha/571 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ifha.571
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