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2009

HÄGERMANN, Dieter, HAUBRICHS, Wolfgang, JARNUT, Jörg, GIEFERS, Claudia, Akkulturation. Probleme einer germanisch-romanischen Kultursynthese in Spätantike und frühen Mittelalter

Philippe Depreux
Dieter HÄGERMANN, Wolfgang HAUBRICHS et Jörg JARNUT, avec la collaboration de Claudia GIEFERS (dir.), Akkulturation. Probleme einer germanisch-romanischen Kultursynthese in Spätantike und frühen Mittelalter, Berlin/ New York : de Gruyter (Ergänzungsbände zum Reallexikon der Germanischen Altertumskunde, 41), 2004, XVIII-575 p., 128 €.
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Texte intégral

1On sait toute l’ambiguïté du concept d’acculturation, que les chercheurs en sciences humaines et sociales n’ont de cesse de préciser en en définissant la teneur par le recours à d’autres termes techniques, car la transformation d’une société définie par l’acculturation ne met pas assez en évidence les modalités de cette transformation, l’appropriation des usages, coutumes, croyances, etc. ainsi que la déformation qu’elle suppose ou peut occasionner, les rapports de force en présence etc. On rejoint ainsi les réserves de L.E. VON PADBERG dans sa contribution à ce volume lorsqu’il concède la possibilité de parler d’acculturation à propos du rôle joué par les rois dans le processus de christianisation, mais préfère, en note, se référer aux concepts d’inculturation, un vocable usité en matière de pastorale, ou d’accomodation, qui suppose une appropriation (p. 326). Qui agit sur qui, et comment ? La question est loin d’être explorée de manière exhaustive.

2Ce livre, qui constitue les acte d’un colloque délocalisé à l’Institut historique allemand de Paris par le groupe de recherches Nomen et gens, en mars 2002, reflète bien la diversité des approches que recèle le concept d’acculturation, en croisant les réflexions qu’historiens et linguistes – avec toutes leurs palettes, de l’histoire économique à l’histoire ecclésiastique ou à l’archéologie, en passant par les études romanes, germaniques ou slaves – portent sur une question renouvelée totalement par quelques projets de recherches internationaux récents. Le caractère novateur de l’enquête réside en effet dans le sous-titre : il ne s’agit plus de chercher en quoi la Romanité fut assaillie et dégradée par la Germanité, ni même de voir comment le monde romain s’est transformé – l’ambition de ce volume est d’observer comment se forme une synthèse culturelle nouvelle, la société du haut Moyen Âge occidental, tout en mettant l’accent sur les difficultés de l’exercice. Dans son étude, conclusive, de la production historiographique mérovingienne, H.-W. GOETZ montre ainsi éloquemment combien la recherche de confrontations communautaires s’avère vaine dans cette société multiple et bigarrée où des individus d’origines diverses vivent en symbiose. On s’est trop souvent représenté cette société comme l’arène de chocs culturels dont les contemporains semblent n’avoir pas eu conscience (p. 566).

3Le volume est composé de 27 contributions réparties en sept grandes sections d’ampleur inégale, consacrées à la notion même de romanité, de germanité et, en contrepoint, d’identité slave, aux aspects linguistiques, à la culture matérielle, aux aspects religieux, à l’identité culturelle, aux procédés d’administration et aux questions juridiques. Les interrogations sont très diverses : histoire des mots, signification politique et symbolique du port d’un anneau sigillaire, sociabilité, diffusion de modèles de gestion, etc. Dans cette démarche d’analyse synthétique, un fil d’Ariane aurait néanmoins pu être le questionnement sur l’identité variable de ceux qui influencent et ceux qui adoptent tel ou tel usage, sur les modalités des influences réciproques, sur une plus grande différenciation géographique et temporelle. On aurait souhaité une plus grande harmonisation des questionnaires, pour que tous les auteurs contribuent explicitement à l’élaboration d’une grille d’analyse commune ; certains tentent une synthèse, d’autres se cantonnent à la description d’un champ relativement clos. Il s’ensuit une grande disparité des apports, qui posent néanmoins autant de jalons nécessaires à l’écriture – probablement encore prématurée – d’une synthèse épurée de toute ambition nationaliste sur la genèse de la société médiévale occidentale.

4Philippe DEPREUX (Université de Limoges / IUF)

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Pour citer cet article

Référence électronique

Philippe Depreux, « HÄGERMANN, Dieter, HAUBRICHS, Wolfgang, JARNUT, Jörg, GIEFERS, Claudia, Akkulturation. Probleme einer germanisch-romanischen Kultursynthese in Spätantike und frühen Mittelalter », Revue de l'IFHA [En ligne], Date de recension, mis en ligne le 01 janvier 2009, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/ifha/1764 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ifha.1764

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Auteur

Philippe Depreux

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