Texte intégral
1Dans ce deuxième volume est reproduite intégralement la conversation qui s’est tenue entre R. DARNTON, J. MONDOT et W. SCHNEIDERS à Münster (voir compte rendu précédent) sur les Lumières et les recherches sur les Lumières. Cette discussion est extrêmement intéressante car elle se déroule entre trois hommes de nationalité et de formation différentes et aboutit donc à trois conceptions distinctes des Lumières. La vision de R.D. est clairement influencée par ses recherches historiques sur la France, tandis que W.S. aborde les Lumières, ou plutôt l’Aufklärung d’un point de vue philosophique. Quant à J.M., pris, comme il le dit, entre deux mondes - entre Paris et l’Allemagne -, il propose une vision moins tranchée et plus ouverte. La seconde contribution (A. TE HEESEN)a pour objet le collectionnisme au XVIIIe s. et particulièrement l’ordre dans lequel les objets sont rangés, dans les cabinets, bibliothèques, galeries. A.t.H. s’interroge sur l’intention pédagogique qui se trouve au principe de cet ordre. A cet effet, elle propose une étude de cas concret: la Bilder-Akademie du théologien et pédagogue J. S. Stoy, une encyclopédie destinée aux enfants et présentant de multiples petits tableaux illustrés. Le thème de la contribution suivante (M. LAUDENBACH) est la réforme de l’école primaire à Passau, menée par les princes-évêques. Comme la principauté de Passau entretenait des relations étroites avec l’Autriche, comprendre l’histoire de l’école de Passau supposait connaître la politique de l’enseignement autrichien. C’est la première étape que propose M.L: la réforme de l’école par Marie-Thérèse et Joseph II. M.L. en vient alors à la réforme elle-même, principalement sous l’influence du prince-évêque J. F. v. Auersperg (1783-1795). Poussé par Marie-Thérèse et son fils Joseph II, sa réforme du système de l’école élémentaire à Passau - sur les plans de l’organisation interne, de l’administration, de la pédagogie - est calquée sur le modèle autrichien. Mais M.L. montre bien qu’il ne s’agit pas d’une réception passive et que la réforme à Passau avait quelques traits spécifiques qu’on ne retrouve pas en Autriche. Vient ensuite un article (R. B. EMDE) qui présente des manuscrits et mémoires d’actrices du XVIIIe siècle. Les actrices ne devaient pas seulement se mouvoir entre imagination et réalité sur la scène, mais aussi dans leurs autobiographies. Ces textes posent donc des problèmes de méthode: faut-il les considérer comme des sources d’où surgit une vérité historico-sociale ou comme appartenant au genre poétique? Le dernier article de ce volume (A. LINDEMANN-STARK, J. KOHNEN) est consacré à T. G. v. Hippel - un important juriste et administrateur de la Prusse Orientale - aujourd’hui oublié, mais qui jadis comptait, avec Kant et Hamann, parmi les trois acteurs fondamentaux de l’Aufklärung à Königsberg. La plupart de ses oeuvres sont parues longtemps après sa mort. A.L.S. et J.K.montrent d’abord la difficulté à cerner les contours de son oeuvre, puisque beaucoup d’écrits parurent anonymement. Puis ils passent en revue les rares éditions et traductions de ses oeuvres depuis 1945 et la littérature secondaire parue depuis cette date sur sa vie et son oeuvre, notamment l’importante monographie que lui a consacrée J.K. Comme pour tous les numéros de la revue Das Achtzehnte Jahrhundert, nous recommandons vivement la lecture des recensions qui se trouvent en fin de volume.
2Anne SAADA
Pour citer cet article
Référence électronique
Anne Saada, « », Revue de l'IFHA [En ligne], Date de recension, mis en ligne le 01 janvier 1997, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/ifha/1521 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ifha.1521
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