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1998

SCHILDT-SPECKER, Barbara, Klosterfrauen und Säkularisation: Prämonstratenserinnen im Rheinland

Michel Parisse
Barbara SCHILDT-SPECKER, Klosterfrauen und Säkularisation: Prämonstratenserinnen im Rheinland, Düsseldorf: Klartext (Düsseldorfer Schriften zur Neueren Landesgeschichte und zur Geschichte Nordrhein-Westfalens, 44), 1996, 258 p., 58 DM.
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Texte intégral

1On est habitué à voir traiter de la fondation et du développement d’une abbaye ou d’un groupe de communautés religieuses appartenant à une région ou à un même ordre. Ici il est question de la fin de cinq prieurés de chanoinesses régulières de l’ordre de Prémontré, filiales de Hamborn et de Steinfeld: Füssenich, Ellen, Meer, Antonigartzem, Marienstern (cf. la carte de localisation p. 31). Elles se trouvaient sur le Rhin, au nord et au sud de Cologne et menaient une vie paisible comme tant d’autres communautés religieuses allemandes quand la Révolution éclata et que l’expansion française établit son emprise administrative dans toute cette région en créant des départements. Les abbayes et prieurés furent sécularisés, les hommes et les femmes d’église dispersés, leurs biens vendus, on connaît cette litanie. Voilà donc la sécularisation étudiée ici. Le cheminement de l’auteur est tout à fait logique: rappel du contexte historique de cette fin du XVIIIe s., grands traits de la fondation de l’histoire des prieurés concernés, présentation des personnes et de leur destin, état des bâtiments, situation économique des dernières années, déroulement de l’action de sécularisation cas par cas, destin des monastères après cet acte, le tout en 200 pages, complétées de quelques annexes, d’une bibliographie et d’un index. L’ouvrage est abondamment fourni de notes et illustré de plans et gravures, donnant à plusieurs reprises une vue des ensembles monastiques. À quoi servirait de donner tel ou tel détail de maisons religieuses si on ne se soucie pas de comparaison. Ces maisons de nobles dames ne parvenaient plus à assurer un recrutement aristocratique et s’étaient ouvertes aux filles de marchands. Elles avaient conservé un patrimoine honorable, fonctionnant encore à la mode de l’Ancien Régime, avec fermages, fiefs, revenus et cens. Les dernières années furent difficiles parce que les exigences des gouvernements étaient lourdes en taxes, sinon tout allait bien. La bonne surprise vint du nombre encore honorable des pieuses occupantes et de leurs dépendants. Je m’arrêterai plus volontiers sur le chapitre où l’on passe en revue un grand nombre de ces dames encore obligées de quitter leur cellule et trouvant chacune à sa façon à survivre. Il a fallu chercher au-delà des sources ordinaires pour connaître les dates de mort et les conditions de vie séculière des dames; leurs noms sont données avec quelques indices sur leur vie, voire leur parenté. Il est toujours touchant de voir comment ces malheureuses ont avec plus ou moins de bonheur régler leur vie après le départ forcé du prieuré. Le gouvernement français de l’époque ne se doutait pas dans son action de sécularisation du tort qu’il pouvait causer aux populations. Antonigartzem par exemple avait 10 dames et 18 domestiques; dans le village douze personnes encore vivaient du prieuré. Les aides étaient constituées de six serviteurs, une cuisinière, un paysan et sa femme, deux artisans. Pour Ellen et ses 13 dames, la familia domestica comprenait 21 têtes et environ 15% de la population vivait du monastère. Füssenich faisait vivre une soixantaine de personnes, dont 8 religieuses, 19 personnes de service (dix serviteurs, six servantes, un serrurier, une cuisinière et un charron). Les bâtiments firent l’affaire des grosses fortunes des environs, qui achetèrent encore les terres, les fermes, et mirent leurs occupants en difficulté. Certes, on connaît bien d’autres exemples de monographies monastiques à la fin de l’Ancien Régime, mais celle-ci me paraît exemplaire, par sa clarté, sa lisibilité, son absence de prétention. On se plaira pour finir de lire l’inventaire en français de Marienstern à la date du 30 juin 1802 (p.210-213) et un inventaire général des objets en date du 6 août dans la même langue: une paire de chandeliers d’autel en cuivre, deux monstrances en cuivre doré, une petite lampe...

2Michel PARISSE

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Pour citer cet article

Référence électronique

Michel Parisse, « SCHILDT-SPECKER, Barbara, Klosterfrauen und Säkularisation: Prämonstratenserinnen im Rheinland », Revue de l'IFHA [En ligne], Date de recension, mis en ligne le 01 janvier 1998, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/ifha/1484 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ifha.1484

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